Poids : avez-vous pensé au gluten ?

Chère amie, cher ami,

On croit souvent que l’excès de poids est lié à un excès d’alimentation.

Et lorsque qu’une personne en surpoids se rend chez le docteur untel ou untel, disons docteur “K”, il arrive souvent que le dialogue suivant se produise :

 

Patiente (inquiète) : 

  • Docteur, je ne parviens pas à perdre du poids.

Docteur K (paternel)  :

  • Il va falloir manger moins.

Patiente (blessée)  :

  • Docteur, je fais déjà très attention.

Docteur K (inquisiteur)  :

  • Vous avez des fringales ?

Patiente (hésitante) :

  • C’est que je… Euh. Non justement, je n’en ai pas.

Docteur K (définitif) :

  • Ce n’est pas vrai ! Si vous ne voulez rien changer, je ne peux rien pour vous !

 

C’est, en substance, le type d’entretien qui m’a été rapporté par différents patients lorsque j’en suis venu à discuter de la question du poids avec eux.

Pour certains médecins, l’idée que l’on puisse prendre du poids sans manger trop est impossible.

Il ne faut pas leur en vouloir. C’est ce qu’ils ont appris à la faculté. Et ils ne parviennent pas à “changer de disque.”

C’est aux patients de changer… de médecin.

Car ce Docteur K prend les hésitations de la patiente, surprise par l’interrogatoire du médecin, pour un aveu de mauvaise conduite.

Mais cela n’a rien à voir.

Elle sait ce qu’elle mange.

Elle sait qu’elle n’arrive pas à perdre du poids.

Elle sait qu’il y a autre chose.

Elle pense que le médecin peut l’aider à trouver.

Elle ne sait pas que lui ne sait rien des mécanismes qui régissent le poids.

Ce que le Docteur K aurait pu demander à sa patiente

Car, au lieu de s’intéresser à la quantité de nourriture prise par sa patiente, le Docteur K aurait pu s’interroger sur la qualité de cette nourriture.

En substance, il aurait pu lui dire “Consommez-vous du pain, des pâtes ou de la charcuterie ?”

Car ces trois produits contiennent du gluten.

Et le gluten fait grossir certaines personnes.

Le gluten ? Mais je croyais que cela n’était mauvais que pour les “cœliaques” ?

C’est exact. Le gluten est dangereux pour les allergiques, atteints de la maladie cœliaque.

Chez ces patients, certains anticorps imaginent que les protéines du blé, du seigle ou de l’orge – la gliadine, la sécaline ou l’hordéine – sont des envahisseurs dangereux.

Les anticorps servent à créer l’alarme au sein du système immunitaire. Ils repèrent les intrus et lancent le signal d’attaque contre eux.

La maladie cœliaque est donc un trouble auto-immun sérieux. Mais c’est assez rare.

En réalité, on peut être sensible au gluten sans être cœliaque.

Sensible au gluten ?

Oui. Et c’est quelque chose de beaucoup plus fréquent !

Les chiffres officiels seraient de 1 à 6 % de la population. Mais, ils seraient en réalité beaucoup plus élevés (1).

En tout cas, selon le Dr Didier Panizza, médecin spécialisé dans l’obésité depuis 40 ans, le gluten peut avoir un rôle sur l’accumulation des graisses chez les personnes sensibles au gluten.

Le terme médical exact est “l’hypersensibilité non cœliaque au gluten” ou NCGS.

Très bien. Et qu’est-ce que c’est ?

C’est tout simplement le fait d’avoir des troubles intestinaux ou autres à cause du gluten.

Ce sont, par exemple, les troubles suivants :

  • Douleurs abdominales ;
  • Ballonnements ;
  • Transit intestinal perturbé : constipation ou diarrhée ;
  • Esprit embué, maux de tête, fatigue, douleurs articulaires et musculaires ; engourdissement des pieds et des mains ;
  • Dermatoses : eczéma ou rash cutané ;
  • Dépression ;
  • Anémie.

Comment peut-on savoir si l’on est sensible au gluten ?

En supprimant tous les aliments qui contiennent du gluten de son alimentation, ce qui n’est pas toujours simple car on en trouve un peu partout.

Il peut y en avoir dans la bière par exemple, ou dans tous les produits industriels où de la farine a été ajoutée, comme la charcuterie.

Une chose est sûre, si vos troubles disparaissent au moment où l’on passe à une alimentation sans gluten, c’est que vous êtes NCGS.

Aïe ? Est-ce grave ?

Ce qui grave n’est pas d’être sensible au gluten mais de continuer à en prendre s’il y a un risque.

Chez des malades atteints de dépression, d’autisme, ou schizophrénie, le retrait du gluten a parfois des conséquences très positives.

Car le gluten joue sur les bactéries de l’intestin, qui, à leur tour, jouent sur le cerveau des patients.

Et le poids dans tout cela ?

Certaines personnes prennent du poids parce qu’elles sont sensibles au gluten.

Pour elles, supprimer le gluten – ce qui n’est pas faire un régime ! – aura un effet bénéfique.

Pourquoi ?

Deux grandes raisons sont possibles :

  • Soit le gluten à un effet sur leur humeur, qui, elle, a un effet sur la prise de poids ;
  • Soit le gluten fait des trous dans l’intestin et provoque un problème de métabolisme. Ces personnes vidangent mal dans l’estomac, digèrent mal et éliminent mal. Elles grossissent.

 

Naturellement vôtre,

 

Augustin de Livois

 

Sources :

(1) http://www.drschaer-institute.com/fr/sensibilite-au-gluten-non-coeliaque/epidemiologie-1073.html

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